Où en sont les droits des personnes LGBTQIA+ aujourd’hui ?
Seuls 27 des 197 pays reconnus par les Nations unies reconnaissent aujourd’hui le mariage homosexuel, ce qui ne représente que 15 % de la population mondiale. L’Afrique du Sud et Taïwan font figure d’exceptions sur leurs continents respectifs. Sur les 27 pays du monde qui reconnaissent ce droit, 19 le font en Europe, tandis que 10 autres proposent une sorte d’union civile. Seuls 39 pays disposent de lois contre l’incitation à la haine, à la discrimination ou à la violence fondée sur l’orientation sexuelle. Seuls trente pays autorisent l’adoption d’un enfant par un second parent du même sexe.
Malgré les progrès réalisés ces dernières années, les actes homosexuels entre adultes consentants du même sexe sont toujours illégaux dans près de 70 pays dans le monde. L’Iran, l’Arabie saoudite, le Yémen, le Soudan, la Somalie, le Brunei et le Nigeria appliquent tous la peine de mort pour ce délit. Ce risque est également encouragé en Afghanistan, au Pakistan, au Qatar, en Mauritanie et dans les Émirats arabes unis (EAU). En outre, 32 pays ont des lois qui restreignent la liberté d’expression en ce qui concerne l’orientation sexuelle, l’identité de genre, et/ou les deux.
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Par conséquent, les droits de la communauté LGBTQIA+ sont loin d’être acquis, et ils continueront d’être menacés (par les mouvements conservateurs, l’hétérosexisme et d’autres facteurs). Dans ces circonstances, une attention constante est requise, et des efforts continus pour combattre cette menace sont cruciaux. En outre, la marche des fiertés illustre la nécessité pour la communauté LGBTQIA+ de se rassembler afin de faire entendre sa voix et de réclamer l’égalité. Bien que de nombreux pays l’interdisent (notamment la Russie et la Turquie), cet événement mondial offre à la communauté LGBTQIA+ une plateforme pour être célébrée tout en attirant l’attention sur les problèmes auxquels elle est confrontée. L’orientation sexuelle et/ou affective d’une personne peut être stable ou changer au cours de sa vie en fonction des personnes qu’elle rencontre et des expériences qu’elle vit. C’est la prérogative et la responsabilité de l’individu de choisir comment il se définit. Cette préférence peut se développer indépendamment de ses comportements réels (par exemple, ce n’est pas parce qu’une personne qui s’identifie comme bisexuelle n’a pas actuellement de rapports sexuels avec des personnes du même sexe qu’elle « devient » hétérosexuelle). Attention : cela n’implique pas que l’on puisse choisir son orientation sexuelle ou affective. Ce que l’on décide, c’est de vivre avec, de l’accepter et de la commercialiser, et la façon dont on le fait dépend d’une variété de facteurs (normes juridiques et culturelles, statut socio-économique, dynamique familiale, etc.)
LGBTQIA+ : pourquoi tant de lettres, et que signifient-elles ?
Cet acronyme englobe les catégories suivantes : Les personnes qui s’identifient comme lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres, queers, intersexes, asexuels ou aromantiques. Tous ces mots sont cruciaux car « nommer », c’est « créer ». Permettre à une réalité d’être conçue, représentée, discutée et réfléchie en tant que telle. Cela permet aux personnes concernées non seulement de mieux se définir, mais aussi de mieux comprendre leurs émotions et leurs expériences de vie, d’exprimer clairement leurs pensées et leurs sentiments, de former des groupes de soutien, de devenir plus visibles, de défendre leurs droits, etc. Tous ces alphabets et mots différents représentent un large éventail d’orientations sexuelles, de goûts et d’orientations.
Le « + » à la fin du signe LGBTQIA+ représente tous les sous-groupes non nommés qui existent en dehors des champs hétéros normatifs et cis normatif et vise à reconnaître cette diversité.
Pour sa part, « queer » est une expression fourre-tout pour les minorités sexuelles et/ou affectives et de genre qui ne s’identifient pas comme hétérosexuelles ou cisgenres. Ce terme est souvent utilisé par ceux qui veulent se débarrasser des étiquettes étroites et embrasser un sens de soi plus inclusif, qui existe non seulement en dehors des limites des normes sociales traditionnelles mais aussi des identités lesbiennes, gays et bisexuelles qui peuvent être considérées comme limitatives par certains.
En fin de compte, il ne s’agit pas tant de connaître tous les groupes minoritaires que de reconnaître et d’accepter chaque individu pour ce qu’il est, sans faire de suppositions à son sujet. Et si quelqu’un se définit en utilisant une expression qui ne vous est pas familière, demandez poliment ce qu’elle signifie. Cela vous protégera de toute attention indésirable.
Pour les droits des personnes LGBTQI+, tout le monde doit se battre ensemble.
Pourquoi est-il si important d’aborder le sujet dans la conversation ?
Notre culture (re)crée et entretient un ordre qui promeut l’hétérosexualité cisgenre comme la norme et qui ne reconnaît que deux sexes avec lesquels le genre peut vivre en parfaite harmonie. Ce que nous entendons par « hétéro normativité » et « cis normativité » renvoie aux idéologies dominantes qui privilégient une orientation sexuelle par rapport à une autre et relèguent les personnes LGBTQIA+ à la marge. Pour mémoire, le terme « intersectionnalité » fait référence au fait que les membres de la communauté LGBTQIA+ ont souvent fait l’expérience de plusieurs formes de domination à la fois (par exemple, être une femme lesbienne qui est aussi une personne de couleur).